D'abord merci à Sashquitues d'avoir cité Amin Malouf que j'admire beaucoup.
Les traditions criminelles
« Si la non violence est la loi de la nature humaine, alors l’avenir appartient aux femmes. » Gandhi.
Malheureusement si le gouvernement lutte contre de telles pratiques en rendant par exemple la dot illégale et en interdisant aux médecins de révéler le sexe des enfants lors des examens prénataux ; un formulaire à signer obligatoirement est remis à toute femme enceinte, lors de son premier examen prénatal, qui l'engage à accepter qu'on ne lui révèle pas le sexe de son enfant.
Des campagnes de sensibilisation encouragent les femmes à garder leur fille, notamment à travers une formidable action de terrain des travailleurs sociaux et du planning familial. Des bourses sont aujourd'hui proposées aux parents pour les aider à financer les frais de scolarité de leurs filles. Reste à rallier à la cause l'ensemble du corps médical, sans doute seul capable d'endiguer aujourd'hui le fœticide.
Mais la tradition demeurent et les conséquence de cette élimination systématique des fœtus féminin a des conséquences dramatiques : viols, esclavage sexuel, prostitution, trafic de fillettes vendues 200 dollars pour des mariages forcés... La traite des femmes et des jeunes filles est extrêmement prolifique vers les pays voisins, le Moyen-Orient, l'Europe de l'Est et de l'Ouest, alimentant un tourisme sexuel qui n'est pas près de se résorber.
Selon les projections de l’ONU, l’Inde devrait devenir le pays le plus peuplé du monde, et donc dépasser la Chine, en 2035. Mais combien de femmes comptera-t-il ? Le pays possède en effet la proportion la plus basse de femmes, avec 93,3 femmes pour 100 hommes, contre 105 pour 100 en moyenne dans le reste du monde.
Car ce fœticide féminin est à inclure dans un contexte de traditions de discrimination totale de la femme : difficultés énormes d’accès à l’éducation et aux services de santé. 39% d’entre elles font des mariages précoces (avant l’âge de 19 ans) et 52 % n’ont pas accès au contrôle des naissances.
Difficile du coup pour les jeunes mères de famille de trouver un emploi : les femmes ne représentent que 17% des salariés.
Pire encore, malgré les lois qui prohibent ces coutumes dégradantes, de nombreuses indiennes continuent d’être contraintes au
sati (le suicide de la veuve), à la
purdah (la réclusion volontaire à vie au domicile familial), et à la
prostitution dans les temples dès la puberté, c'est à dire pour certaines fillettes dés l'âge de 12 ans.
Ce qu’il faut également savoir c’est que ces coutumes criminelles sont plus le fait des classes dites bourgeoises que chez les pauvres et pourtant les jeunes indiens font presque tous leurs études supérieures soit au US soit en Europe.
Lorsque l’on sait qu’au niveau de la recherche scientifique l’Inde arrive juste derrière les Occidentaux et dépasse même, dans certains domaine le Japon, on peut redouter ( et le mot est bien faible) que les porte du clonage humain soient déjà entrebâillées.
Mais comme il faut envers et contre tout rester optimistes ( pas facile actuellement) j’espère que les indiens se souviendront enfin de ce que disait Nehru, qui fut le premier président du congrès indien :
« On peut juger l’état d’une nation d’après la condition de ses femmes ».A lire : « Quand les femmes auront disparues » de Bénédicte Manier et le livre d'Amin Malouf
A soutenir : l’ONG Parivartan ( site internet )