UNE CHINE SANS FEMME Edition Perrin
"Un milliard trois cents millions de Chinois aujourd’hui, c’est 20% de la population du globe. De cette masse colossale, plus de six cents millions sont des femmes : un peu moins de la moitié. Dans le reste du monde, pourtant, lorsqu’une attention comparable est accordée aux hommes et aux femmes, c’est un peu plus de la moitié de la population qui est féminine. Alors que la France, par exemple, compte 96 hommes pour cent femmes, la Chine en recense plus de 106, une majorité masculine qui gagne du terrain. Force est donc de constater que, d’une part, la Chine compte une majorité d’hommes, prééminence qui n’a pas de fondement biologique, et d’autre part, que la part masculine de sa population croit plus vite que sa part féminine. Autrement dit, les discriminations des femmes sur une base strictement démographique s’aggravent, et les absentes, au moins dans les statistiques, sont de plus en plus nombreuses. Si la Chine se pliait à la norme et comptait elle aussi une proportion d’hommes de quelques points inférieure à celle des femmes, elle recenserait une soixantaine de millions de femmes supplémentaires, l’équivalent de la population de la France.
Depuis la mort de Mao en 1976, le vœu d’une Chine égalitaire, l’espoir que les femmes puissent enfin « soutenir leur moitié de ciel », n’est plus. Les réformes de ses successeurs, lancées à la fin des années 1970, ébranlent les maigres acquis sociaux des décennies passées. Les anciennes structures collectives sont démantelées, l’égalitarisme entame une lente agonie. Entre jeunes et vieux, entre villes et campagnes, entre provinces, les inégalités n’en finissent pas de se creuser.
La femme chinoise figure au nombre des laissés-pour-compte de la société post-maoïste. En vingt-cinq ans, ce que la condition féminine a gagné des réformes n’est guère à la hauteur de ce que les formidables progrès économiques de la Chine pouvaient laisser espérer. À plus d’un titre, la femme a même vu son statut régresser, forcée de renouer avec des pratiques dont elle fut victime pendant des siècles, à l’époque impériale : infanticide (remplacé aujourd’hui par le fœticide), prostitution, trafics et vente d’épouses, adultère, suicide… Elle y a aussi perdu dans son intimité profonde de mère, privée de la possibilité d’enfanter à son gré. Dans le monde du travail, elle n’est pas non plus à l’honneur : chômage, qualifications insuffisantes, discriminations dans l’accès à l’emploi rendent sa situation souvent précaire."
Je n'ai pas encore lu ce bouquin,on vient de me le recommander. Je suis allee a Shangai l'annee derniere.
Saviez vous qu'en chine bcp de mots utilisent l'ideogramme femme pour composer des mots desagreables, et que la femme n'a pas de droit. Elle n'est bonne qu'aux travaux menagers et au travail agricole. La societe chinoise est construite pour le "male" et la femme n'y represente qu'une infime partie malheureusement.