Lez Only
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum lesbien
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 "Madame" ou "mademoiselle" ?

Aller en bas 
AuteurMessage
Misfit Cat
Déesse parmi les déesses
Misfit Cat


Nombre de messages : 13299
Date d'inscription : 23/05/2005

"Madame" ou "mademoiselle" ? Empty
MessageSujet: "Madame" ou "mademoiselle" ?   "Madame" ou "mademoiselle" ? EmptyMer 12 Avr - 18:46

Usages. Une pétition circule pour supprimer cette mention dans les documents administratifs.

C'est «mademoiselle» ou «madame»?




par Emmanuèle PEYRET
QUOTIDIEN : mercredi 12 avril 2006




«Madame» ou «mademoiselle» ? Vierge ou déflorée ? Mariée ou disponible ? C'est évidemment le sous-entendu de la question, une forme de drague que le plus léger des euphémismes qualifierait de lourdingue. Mais aussi, plus insidieusement, pour les administrations, une manière d'identifier le statut marital des femmes, chose qu'on ne demande pas aux hommes qui sont à n'importe quel âge et dans n'importe quel état (civil, pas éthylique), «monsieur». Une question idiote que ce «mariée ou célibataire ?» Un peu, oui, maintenant qu'on peut vivre en couple sans être mariée et inversement, mariée mais séparée, divorcée mais gardant le nom de son mari, une question mettant à nu état civil et vie privée. Et que les Anglais ont réglé en contractant «Miss» et «Mrs» en «Ms».


Du coup, l'association féministe des Chiennes de garde relaie une pétition pour ce juste combat : l'abrogation du terme «mademoiselle» et de la rubrique «nom de jeune fille», lancée par une femme célibataire et chef d'entreprise ­ qui ne souhaite pas que son nom apparaisse, ni dans la presse, ni dans la pétition. Le texte sera présenté ces jours-ci aux parlementaires et à la ministre déléguée à la Parité, Catherine Vautrin.

Il s'agit donc de demander la suppression du «mademoiselle», indépendamment de tout critère d'âge, en accord avec le droit et contrairement à l'usage actuel. La parité homme femme commence par la parité au niveau de la nomination des sexes dès la naissance, peut-on lire sur la pétition.

Rien dans la loi n'imposerait en France que la femme non mariée soit désignée par le terme «mademoiselle». Ce n'est qu'un usage, patriarcal et archaïque, selon certaines, délicieusement flatteur selon d'autres, mais qu'aucun texte ne codifie. On peut le refuser, il parait qu'il suffit d'invoquer les deux circulaires de référence : la circulaire FP 900 du 22 septembre 1967 et la circulaire 74.129 du 28 mars 1974.

L'égalité juridique, oui mais pas la négation des différences, réclament certaines féministes. On est femme, quoi, qu'on soit mère ou pas, mariée ou pas. Oui, mais si on se faisait toutes appeler «mademoiselle», plutôt que «madame» ? A en juger par les réactions alentour, il y a débat. Etat des lieux.






Contre :«mademoiselle» signifie en gros baisable

par Emmanuelle PEYRET
QUOTIDIEN : mardi 11 avril 2006




Il faut bien reconnaître que passé un certain âge, on a fini par admettre l'hypocrisie commerçante de cette saleté de boucher qui s'obstine à dire d'un ton obséquieux : «Et pour la demoiselle, ça sera des côtelettes comme d'habitude ?», quand on frise manifestement la quarantaine, poussette greffée au bout des doigts et gnome très nettement en âge de passer au CE1. Et que la question posée d'un ton goulu par le vieux dégoûtant accoudé au bar où on s'avale un 8e kir, «Alors madame ou mademoiselle ?» donne assez envie d'y répondre : «Les deux, connard.» «Mademoiselle» dans ce cas-là signifie en gros draguable et baisable.


«Madame» moins, c'est donc une manière assez habile d'indiquer si, oui ou non, on est disponible à ce moment-là. C'est-à-dire si le type lui même est faisable ou pas.

Bref historique de cet épouvantable terme de «mademoiselle», joli quand on parle de Chanel ou de Garbo, effroyable quand il désigne cette «pauvre mademoiselle Jeanine», vieille fille sans couleur qui n'a manifestement pas vu le loup depuis 1963. La damoiselle, rappelons-le, désignait la jeune fille noble ou la femme noble non titrée, mariée ou non, et le damoiseau, le gentilhomme pas encore chevalier. A partir du XVIIIe siècle, le terme «demoiselle» désigne les femmes non mariées, tout au long de leur vie, jeunes vierges ou «vieilles filles», selon l'horrible terme assigné à la «femme sans homme».

Aujourd'hui, reste ce «mademoiselle» désignant jeunes filles et femmes présumées célibataires. Le mariage n'étant plus une étape incontournable de la vie, l'usage du «mademoiselle» souligne l'âge. Un terme qui révèle une pensée si archaïque qu'il parait qu'au Québec appeler une femme «mademoiselle» garantit une claque en retour... On en est loin chez nous, quoiqu'on puisse tenter de lancer le mouvement.

Etudions maintenant la sémantique de «oiselle» : «Oiselle : jeune fille niaise» et demandons-nous si nous avons vraiment envie d'être considérées comme une jeune fille niaise (l'auteure de ces lignes y a, hélas, depuis longtemps renoncé). Voilà donc une des motivations à se faire appeler «mademoiselle», sous-entendu : «je suis tout à fait jeune et consommable». Des décennies de féminisme pour en arriver là, merci bien.

Non, le chic du chic, c'est de se faire appeler «madame» et de ressembler à une jolie mademoiselle pleine de fraîcheur. Et surtout, de reconnaître que le passage insidieux du «mademoiselle» au «madame» est tellement douloureux qu'autant commencer tout de suite, dès le berceau, à se faire appeler «madame».






Pour : «mademoiselle» peut être mère et ne pas ressembler à sa maman

par Judith PERRIGNON
QUOTIDIEN : mardi 11 avril 2006




Petite histoire. Une jeune femme fraîchement divorcée s'en va à la banque faire rétablir son nom de jeune fille. Le revoilà, mais affublé d'un «madame». Elle insiste pour qu'on lui rende aussi son «mademoiselle». L'employé lui dit que c'est impossible d'y revenir après avoir convolé. Elle est du genre qui mord. Elle ferme son compte et va l'ouvrir ailleurs. Au guichet d'en face, elle exige le M, le L, le L et le E devant son nom. «Naturellement mademoiselle», lui répond son nouveau guichetier.

Pas une bonne idée de supprimer le «mademoiselle». La bienséance d'antan le bannissait passé vingt ans. Le dragueur vieille école tente encore un «madame ou...?» histoire de voir si la voie est libre, mais l'air du temps en fait un tout autre usage. Jeune baisable ou vieille maquée, ça ne veut plus rien dire. Et si le «mademoiselle» sonne si doux aux oreilles des femmes, si elles aiment qu'il dure longtemps, c'est parce qu'il peut être flou. La vraie mademoiselle ne l'entendra même pas. Mais celle qui a franchi quelques étapes, un enfant... y sera très sensible.

«Mademoiselle» est moderne, parce qu'il accompagne celle qui n'aura pas qu'un seul homme, un seul toit, mais plusieurs vies. Il souligne la taille fine qu'elle s'échine à retrouver après le premier, le deuxième et parfois même le troisième enfant. Il va mieux avec son nom de jeune fille qu'elle continue de plus en plus souvent d'utiliser, même mariée.

«Mademoiselle», c'est le parfum de la salle de bains, encombrée d'anticernes, d'antirides, de soins lissants et autres onguents, c'est le blue-jeans et le rock'n roll qui n'appartiennent pas qu'à la jeunesse, les baskets et les escarpins qui cohabitent dans l'armoire. C'est un concentré de coquetterie et de gaminerie prolongée.

Mademoiselle peut être mère, avoir trente, quarante ans et plus ,et ne pas ressembler à sa maman. Elle a même le droit de dire que les enfants, c'est pas tous les jours marrant.

Est-ce que ça marche quand on n'a plus du tout l'air d'une demoiselle? Est-ce que ça ne finit pas par faire autant de mal que la lecture trop fréquente des magazines féminins ? La mode et le théâtre choyaient ses vieilles dames d'un «mademoiselle». Il y eut mademoiselle Chanel, il y a maintenant mademoiselle Deneuve, mademoiselle Moreau... On peut rêver du privilège des stars. Ou alors, après avoir bien vécu, se moquer totalement de «mademoiselle» ou «madame».

Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Revenir en haut Aller en bas
http://lezzone.over-blog.com/
 
"Madame" ou "mademoiselle" ?
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Question relative aux balises "Caché"
» Le pouvoir "corps" au feminin.
» Le voile une "marque de séparation"
» Encore une "tite" nouvelle....
» Sondage "Les Enfants Rebelles"

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Lez Only :: L'AGORA :: Féminisme-
Sauter vers: