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 Eve Ensler

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Misfit Cat
Déesse parmi les déesses
Misfit Cat


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MessageSujet: Eve Ensler   Eve Ensler EmptyVen 30 Sep - 18:01

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La voix de son sexe

Eve Ensler, 52 ans, américaine, créatrice des «Monologues du vagin», joués dans le monde entier. Elle crée une pièce sur le corps, faite aussi de témoignages féminins.


Par Judith PERRIGNON

samedi 24 septembre 2005


La dédicace allait à un homme. «Pour Ariel, qui chavire mon coeur et met mon vagin dans tous ses états.» Elle demeure, phrase presque étrange, sur un livre devenu plus qu'un texte de théâtre, le label d'une internationale féminine et féministe qui regarde s'enlaidir le monde né entre ses jambes : les Monologues du vagin. L'auteur est une accoucheuse, pas femme sage, mais activiste, qui sort les souvenirs en douceur ou au forceps, cherche dans la chair les traces des différents passages et puis délivre une statistique qui vaut ce qu'elle vaut : sur 200 femmes rencontrées, cinq ont parlé d'expérience fantastique avec un homme. Allez, six, avec la dédicace. Mais Ariel est sorti de sa vie.

Eve Ensler a une coupe brune à la Louise Brooks. Un rire jamais loin qui dit que la concurrence a tenté plusieurs Monologues du pénis mais que c'est très «redondant». Naguère, elle était une New-Yorkaise de gauche qui écrivait des pièces confidentielles ; sa spéléologie vaginale, parue voilà bientôt dix ans, l'a propulsée reine d'un féminisme sans proue. Vagin, vagina, flida dit la Suède, poschwa la Pologne, continuent, tels des tags, à faire l'annonce de leurs monologues aux murs des villes. Eve Ensler l'a jouée trois ans dans des lieux minuscules. Puis elle l'a laissée à d'autres. Elle la donne avec un cahier des charges : suivre scrupuleusement le texte, être une femme, jouer bénévolement et verser les recettes à une association qui lutte contre les violences faites aux femmes. Une fondation est née, V-Day, dont elle est la bénévole directrice artistique. Il y a V-Day New York, V-Day Paris, V-Day Le Caire, V-Day Londres... 30 millions de dollars (25 millions d'euros) collectés en sept ans. Une délégation au sommet des femmes afghanes. Des salles pleines comme le Madison Square Garden de New York ou le Royal Albert Hall de Londres. Tous les chromosomes XX du bottin hollywoodien et mondain y sont passés. Jane Fonda est repartie en guerre. Cherie Blair a lu des bouts de monologue, peut-être celui-là : «Mon vagin est un coquillage, un coquillage rond, rose et délicat qui s'ouvre et qui se ferme.» La Première ministre belge s'y est collée, quelque chose comme ça : «Là en bas ? J'y suis pas allée voir depuis 1953. Non, ça n'a rien à voir avec la victoire d'Eisenhower aux élections. Non, non, c'est comme une cave. C'est humide, c'est moisi.» Sue Ellen (alias Linda Gray) a su faire oublier ses apéros à Southfork : «Dans le bain, j'ai peur que l'eau rentre dedans et qu'elle me remplisse et que j'explose.» Bien des actrices ont donné de la voix. Des femmes musulmanes, d'Egypte, du Liban ou du Pakistan, aussi. Peut-être avec ces mots-là : «Au cours d'un procès en sorcellerie en 1593, le magistrat instructeur ­ un homme marié ­ découvrit pour la première fois l'existence du clitoris. Il l'identifia comme étant un mamelon du diable...»

«C'est un choc partout, c'en fut un à Paris. La France fut le dernier pays d'Europe à jouer la pièce, et voulait retirer le vagin du titre...», précise-t-elle. Eve Ensler se niche dans tous ces mots, ces odeurs, ces peurs, ces souvenirs, ces rires, ces pâmoisons de femmes entre elles. «Si on ne connaît pas son corps, impossible de le faire aimer de quelqu'un d'autre, et s'il y a plus de plaisir entre femmes, c'est parce qu'elles savent ce qu'est un vagin.» Avant l'homme de la dédicace, il y en eut un autre qu'elle épousa. Il était veuf, avait un fils qu'elle éleva comme le sien. Elle est aujourd'hui grand-mère de deux petites-filles, l'ex-mari est un ami, elle vit seule et dit aimer hommes et femmes. Il y a chez elle l'empreinte des voyages, le rire et la malice qui manquaient sûrement au féminisme de la grande époque, dont elle se revendique, «on l'a caricaturé». L'écriture l'éloigne des mots d'ordre. Et la protège du torrent de son histoire.

Un père qui abuse d'elle entre sa cinquième et sa dixième année. Une mère qui sait et se tait. Des frères et soeurs dont elle ne veut pas parler. Du dehors, une famille bien sous tous rapports, la classe moyenne américaine dans sa splendeur. Il est haut placé dans une compagnie de crème glacée, elle est femme au foyer. Pas de visites à l'église, le père est juif, la mère non pratiquante. «La religion, c'était mon père, c'était un fasciste.» Elle a gardé, le concernant, les mots qu'elle crachait à 15 ans. Il y eut deux fugues. Des retours violents. «J'étais sauvage, en colère, je buvais, j'aimais la drogue, certains jours je voulais être morte, je frôlais l'idée du suicide, je n'avais aucune capacité à aimer.» A 18 ans, elle est interne au Middlebury Collège à Overmont. «Je découvre la poésie, la littérature. Je découvre que je ne suis pas idiote, comme me le disait toujours mon père. Et j'écris, j'écris, j'écris. La vie commence.»

Son père est mort aujourd'hui. Elle s'est rapprochée de sa mère, après des années d'un silence criblé de reproches. «Elle a été responsable de ne pas m'avoir protégée. Mais le féminisme m'a aidé à la comprendre. Toute son enfance et sa jeunesse, elle a connu l'extrême pauvreté. Alors elle s'est oubliée, elle m'a sacrifiée pour la position sociale. Elle avait peur du pouvoir, de la voix de mon père, elle n'avait pas de vision de ce qu'elle pouvait faire.» Bien sûr, elle eut un psy. «C'est bien, mais ça ne va pas mieux si tu t'enfermes dans ton histoire. C'est le militantisme et l'écriture qui m'ont sauvé la vie.» George Bush d'ailleurs lui rappelle son père. «L'impérialisme américain est le degré ultime du patriarcat.»

Elle commence ces prochains jours, à New York, à jouer sa nouvelle pièce, The Good Body. Même méthode que pour le vagin : «J'ai demandé aux femmes : aimez-vous votre corps ? La plupart m'ont dit : je n'aime pas mon ventre, je n'aime pas mes jambes. Elles se focalisent sur une partie de leur corps et passent leur temps à regarder cette partie-là. Moi-même je me suis demandé : pourquoi mon ventre m'occupe tant ? Maintenant, je l'aime bien parce qu'il me rend imparfaite.» De l'intérieur, elle a glissé vers l'extérieur, accompagnant les obsessions féminines, explorant la tyrannie de la beauté, ce désir d'être parfaite qui a fait de la femme son propre tyran. «La pression est forte sur les femmes. Le capitalisme a toujours quelque chose à vendre, le patriarcat ne les trouve jamais assez belles, le modèle judéo-chrétien jamais assez pures.» La voilà qui tend à nouveau le miroir, traque le reflet des névroses et du conditionnement féminin. La guerrière a les ongles faits et les lèvres maquillées. Un vieux vaccin contre les apparences. Elle n'avouera pas son dépit à constater que la femme émancipée est aujourd'hui rongée par son poids.

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MessageSujet: Les effets des Monologues du Vagin sur le pape benoitant   Eve Ensler EmptyMer 16 Avr - 23:17

A lire avec des pincettes, article péché chez des cathos mais amusant. Wink Enfin, si on veut, tout est relatif...

Benoît XVI s'adressera aux dirigeants d'établissements d'enseignement supérieur à Washington

Jeudi prochain, dans le grand amphithéâtre de la Catholic University of America, à Washington, Benoît XVI s'adressera aux dirigeants des 213 établissements d'enseignement supérieur qui se disent « catholiques »

Un article de Christan Daisug, dans "Présent" du 12 avril, qui sort émerge clairement de la médiocrité de la presse française.

Présent du 12 avril 2008

Jeudi prochain, dans le grand amphithéâtre de la Catholic University of America, à Washington, Benoît XVI s'adressera aux dirigeants des 213 établissements d'enseignement supérieur qui se disent « catholiques ».

Un des temps forts du séjour du Pape aux Etats-Unis. D'abord, parce que cette mission éducative de l'institution ecclésiale, qui a commencé au berceau de la nation, occupe maintenant, et depuis plus de deux siècles, une place essentielle dans le processus de formation des élites. Ensuite, parce que ces structures qui irriguent culture et foi sont en crise. Une crise d'identité grave, profonde, alarmante. Benoît XVI demandera à ceux qui président aux destinées d'aussi précieux outils d'évangélisation de revenir au cœur de leur mission, d'abandonner les illusions du sécularisme, de fuir les sirènes du relativisme moral. Sera-t-il entendu ? Il le faudrait. Pour l'Amérique et pour l'Eglise. Les deux sont intimement liées. On imagine mal les Etats-Unis sans catholicisme (23 % de la population). Et on imagine mal le catholicisme sans son prolongement au Nouveau Monde. Cette foi a ciselé le pays, guidé son peuple, nourri un destin. Et façonné des esprits. Benoît XVI est conscient que cette foisonnante immensité porteuse d'espérance est parvenue, dans ses fleurons éducatifs, à un point limite d'érosion. Sur 213 universités officiellement catholiques, vingt à peine méritent qu'on leur accole l'étiquette de catholiques. Et les autres ? Toutes les autres, qui constituent plus de 90 % des établissements ? Elles n'ont de catholique que le nom, des souvenirs, quelques bribes de religiosité mal définie. Pourquoi cette fracture ? Pourquoi cette dérive ? Trois raisons typiquement américaines : dans les années soixante, une vague d'indiscipline et d'indépendance permit à l'enseignement supérieur d échapper à l'autorité de la hiérarchie, et notamment à celle des évêques. L'intégration d'un nombre croissant d'étudiants non catholiques a fini par provoquer une sorte de dilution des caractéristiques traditionnelles des structures d'accueil. Enfin, la peur de se voir privés des subsides de l'Etat s'ils affichaient ostensiblement leur religion incita de nombreux présidents d'université à retirer les crucifix des salles de classe et à « décatholiciser » leurs conseils d'administration.

A ces trois raisons propres à l'Amérique, mais qui, sans doute, doivent plus ou moins se retrouver dans d'autres pays, s'ajoutent les deux implosions ayant marqué la seconde moitié du XXe siècle : les dégâts provoqués par l'« ouverture » déstabilisatrice du concile Vatican II et l'aventureuse soumission de certains clercs à la pensée unique. Ces deux offensives pernicieuses sont, bien sûr, liées. Leur onde de choc dure encore et les ruines qu'elle accumule depuis une quarantaine d'années apparaissent maintenant aussi spectaculaires que poignantes des amphithéâtres où la tradition intellectuelle catholique est ravalée au niveau de tous les courants de pensée aussi critiquables les uns que les autres, des corps professoraux où les dissidents se permettent de corroder à longueur d'année les aspects les plus sacrés du dogme, des campus où une tolérance sublimée intègre avec jubilation athéisme, homosexualité et féminisme, des programmes de conférences où les invités se recrutent parmi les plus virulents ennemis de l'autorité ecclésiale, enfin des clubs d'étudiants où la désertification morale nourrit les plus extrêmes licences. Parmi les universités en rupture de catholicité, une poignée cumule la totalité de ces tares. Ce sont les plus atteintes, les irrécupérables. Mais si toutes n'ont pas sombré au fond de ce gouffre, toutes sont blessées par une ou plusieurs de ces flèches vénéneuses. Dans tous les cas, deux constatations s'imposent : la diversité culturo-spirituelle règne sans partage au détriment de l'enseignement catholique ; et le magistère romain suscite au mieux du dédain, au pire de la révolte. D'un côté, la perversion du concept de liberté a brouillé 1 ordre des priorités ; de l'autre, un réalisme asséché a privilégié les réussites du carriérisme. Qu'est devenue la recherche d'un sens à la vie sous l'éclairage de la foi ? Car il ne peut y avoir deux voies. Ou le savoir est imprégné de l'Evangile et de l'immense richesse de la tradition romaine, ou il ne l'est pas. Il n'existe pas de solutions intermédiaires pour les universités catholiques. A l'inverse de leurs consœurs protestantes -Yale, Harvard, Princeton, Dartmouth et bien d'autres - qui ont depuis longtemps abandonné leurs origines chrétiennes. Sans état d'âme.

C'est également sans état d'âme apparent que dix-neuf universités catholiques parmi les plus touchées par la perversion des valeurs viennent de confirmer d'une façon spectaculaire leur capitulation devant les petits flics de la pensée obligatoire. Parmi ces campus rebelles, citons la prestigieuse université Notre-Dame et deux autres fondées par les jésuites - l'un à Chicago, l'autre à la Nouvelle Orléans.

Qu'ont-elles fait, toutes ces universités, pour aggraver leur cas ? Et d'abord, était-il possible d'aggraver des situations déjà considérées comme désespérées ? Sans doute. Dans le marigot du conformisme et du renoncement, les dix-neuf universités ont versé la goutte qui porta les vapeurs nauséeuses à leur paroxysme.

Cette goutte est une pièce de théâtre intitulée The Vagina Monologues. Ecrite il y a cinq ans par Eve Ensler dans la perspective de financer des campagnes pour « combattre la violence contre les femmes », cette pièce représente en réalité la plus subversive des salves que l'on puisse tirer contre la dignité féminine et le respect dû au corps en tant que temple de l'Esprit-Saint. Il s'agit d'une succession d'anecdotes sur fond d'homosexualité débridée dont l'obsessionnelle provocation débouche, à travers les confessions d'une adolescente, sur les rivages du viol. C'est outrancier, odieux, et surtout malsain. Toutes les époques ont eu leurs démesures. Celles-ci se voyaient presque toujours confinées dans des cénacles d'amateurs. Le grand public les ignorait. Ce qui caractérise notre époque, c'est le passage du confinement à l'explosion. On assiste à l'émergence du blasphème, au triomphe de l'excès, au couronnement du dégradant.

Pendant cinq ans, The Vagina Monologues fut jouée sur les planches de dizaines de théâtres universitaires. En 2003, quarante-deux établissements catholiques avaient permis à leurs étudiants de monter la pièce d'Eve Ensler. Cette année, ils ne sont plus que dix-neuf. Mais c'est encore dix-neuf de trop.

Ecoutons le chef de file de ce groupe, le Père John Jenkins, président de Notre-Dame, nous exposer les raisons pour lesquelles il a ouvert les portes de son université à ce vil spectacle. « Tout d'abord, souligne-t-il, un mot sur la pièce elle-même. Elle n'est pas bonne. Le message y est poussé jusqu'à ses extrêmes limites, ce qui donne au récit cet aspect désarticulé, haletant, et finalement caricatural. Mais le problème n'est pas là. Nous ne sommes pas ici pour juger une œuvre, écrire une critique ou apprécier un auteur. Notre rôle est de trancher. Fallait-il, oui ou non, monter The Vagina Monologues? Je réponds : oui. Pour une seule raison, mais qui me paraît fondamentale. La mission d'une université, quelle que soit sa sensibilité religieuse, est de susciter, et même d'organiser, une discussion libre et ouverte sur les sujets les plus controversés. Plus le débat s'annonce intense, et plus l'université a le devoir de lui ménager une structure d'accueil. Nous formerons les responsables catholiques de demain, non pas en isolant nos étudiants des éclats du siècle, mais au contraire en les y plongeant munis des repères de l'enseignement catholique. » Et John Deely, professeur de philosophie à l'université Saint-Thomas de Houston, au Texas, ajoute : « Nous sommes supposés apprendre aux étudiants comment penser et non ce qu'ils doivent penser. » C'est par cette brèche de la tolérance intellectuelle que s'engouffrent les brûlots ravageurs du relativisme. En quoi l'interdiction actes homosexuels représentés sur scène pourrait-elle transgresser les libertés universitaires ? En quoi le récit d'une adolescente violée par une adulte pourrait-il enrichir le bagage culturel d'un étudiant du XXIe siècle ? Quelques évêques ont réagi contre la décision du Père Jenkins et de ses dix-huit collègues. Parmi eux, Mgr John D'Arcy du diocèse de Fort-Wayne, dans l'Indiana. Il a parlé de « propagande » en faveur de la révolution sexuelle et du féminisme radical. En termes plus mesurés, c'est ce que dira le Pape Benoît XVI jeudi prochain.

CHRISTIAN DAISUG

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